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L’office du juge est organisé par le Code de procédure civile au sein des principes directeurs : le juge est tenu de trancher le litige en droit et qu’il dispose, pour ce faire, de la faculté du relevé d’office de moyens de droit. Cette mission soulève une difficulté particulière en droit de la consommation, et notamment au regard du droit des clauses abusives et du crédit à la consommation : ces domaines impliquent la prise en compte du déséquilibre contractuel dû à la faiblesse du consommateur. L’office du juge est confronté à la nécessité de protéger cette « partie faible », ce qui pose la question de savoir si le juge dispose ou non de la faculté du relevé d’office. La difficulté de la réponse à y apporter ouvre une riche controverse (Partie 1) ; le législateur, au gré des réformes, et le juge, au gré des revirements, vont enrichir cette dernière pour finalement aboutir à une consécration du relevé d’office du juge (Partie 2).Le juge national avait d’abord clairement désapprouvé l’exercice du relevé d’office au nom de la notion d’ordre public de protection. La controverse était finalement soumise à l’appréciation du juge communautaire qui avait permis une consécration de la faculté du relevé d’office. Poussé par la jurisprudence communautaire, le législateur français avait fini par s’aligner sur cette exigence. Puis c’est une nouvelle impulsion de la jurisprudence communautaire qui va à nouveau remettre en cause le droit interne par la consécration d’une obligation du relevé d’office pour le juge. La nouvelle loi « Hamon » du 17 mars 2014 et la jurisprudence interne récente ne témoignent pas d’une réelle satisfaction des exigences posées par le droit communautaire.Il faut saisir, de l’ensemble de cette construction laborieuse de la jurisprudence et de la législation interne, la difficulté que pose la question du relevé d’office du juge en droit de la consommation, qui appelle de prochaines évolutions.
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De création récente, la législation sur le surendettement a toujours eu pour ambition de prévenir et de traiter les situations de surendettement des particuliers. Présenté à son origine comme le droit « de ne pas payer ses dettes », le droit du surendettement a été intégré au Code de la consommation. Essentiellement envisagées comme la conséquence d’une consommation s’exerçant à crédit, les mesures préventives ont, de ce fait, été développées dans le cadre des règles de formation et d’exécution des contrats de crédit et de cautionnement. Face aux insuffisances de cette réglementation préventive, le droit commun des obligations est, à son tour, venu édicter des règles en vue de pallier les lacunes des mesures légales. Malgré les bénéfices apportés par la jurisprudence, l’efficacité de la prévention reste toutefois relative. En effet, tant la difficile conciliation des sources préventives que l’approche restrictive qui est envisagée du phénomène, mettent un frein à l’élaboration d’une prévention efficace. C’est au travers des règles de procédure de traitement du surendettement mais également, dans la redéfinition des notions d’endettement et de la personne vulnérable face au risque de surendettement, que les réponses à une prévention plus efficiente apparaissent. Recently created the overindebtedness legislation has always aimed to prevent and cure individual indebtedness situations. To his origin as the “right not to pay its debts” the indebtedness law has been integrated into the French consumer Code. Essentially seen as a consequence of consumption exerted on credit, preventive measures have been developed in the framework of the rules of formation and execution of credit agreements and surety. Given the inadequacies of this preventive legislation, the common law of contract is, in turn, came to make rules for any shortcomings of legal action. Despite the benefits of the law, the effectiveness of prevention, however, is relative. Indeed, as the difficulty of reconciling preventive sources that the restrictive approach proposed of the phenomenon, have no benefit on the development of effective prevention. It is through procedural overindebtedness rules but also in redefining the concepts of debt and the vulnerable person to the risk of debt distress, that the answers to more efficient prevention appear.
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Le référencement est la technique contractuelle d'approvisionnement majeure de "la grande distribution". Apparue dans les années 70, elle partage son nom avec une pratique du "e-commerce" avec laquelle elle n'a, pourtant, aucun rapport. C’est un mode de regroupement de la puissance d'achat, reconnu par un arrêt du Tribunal de Grande Instance de Strasbourg du 29 septembre 1983 comme une relation tripartite, dans laquelle la structure de regroupement (référenceur) en vertu d'un "contrat d'affiliation" ou "de groupement" négocie des conditions de ventes, dans un "contrat de référencement" avec les fournisseurs, dont ses membres (distributeurs) pourront directement se prévaloir pour conclure des contrats "d'achat/vente". Ces différentes phases sont liées, ce qui en fait un "contrat complexe" et "sui generis". Elle se révèle polymorphe, ce qui a donné lieu à de multiples hypothèses fonctionnelles : contrat unilatéral, mandat, contrat de commission, courtage, stipulation pour autrui, et ses effets peuvent impacter l'ordre public économique. A l’étude, règles contractuelles et règles de concurrences interagissent entre elles au détriment d'une nécessaire sécurité juridique, d'où la recherche d'éléments sur lesquels bâtir un régime stable. On les trouve dans la "globalisation des avantages", formant la cause du référencement, et la "commission de gestion", qui forme celle de l’intervention du référenceur. La confrontation de leurs conditions de validité aux hypothèses émises se révélant peu satisfaisante, nécessite de s'orienter vers une approche sociétaire du problème, seule à même de répondre, valablement, à la question de la nature du référencement et de son régime juridique.
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This thesis examines the relationship between the law on unfair commercial practices and consumer contract law. The thesis develops the claim that Directive 2005/29/EC, on unfair commercial practices (UCPD) has had a strong impact on the content of consumer contract law, despite the declaration concerning the independence between both branches of law contained in Article 3(2) UCPD. In order to substantiate this claim, the thesis examines the implications for consumer contract law of the main components of the regulatory regime laid down by the UCPD, namely, (1) the notion of average consumer, (2) the duty to trade fairly, (3) the duty of information and (4) the remedies. By looking both at the theoretical underpinnings and at the actual operation of this regulatory regime, the thesis casts light on the way in which the UCPD has shaped consumer contract law. The thesis further shows that this is an ongoing phenomenon whose ramifications may be far-reaching, for it implies that the UCPD is powerfully fuelling the Europeanization of contract law.
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In 1998 the European Union adopted a new self-standing instrument of collective enforcement - the Action for Injunction. Until then, the main focus was on the improvement of the position of the individual consumer through the adoption of substantive consumer law directives. The Injunction Directive provides for a general framework on consumer law enforcement in national and cross-border litigation. Qualified entities, public agencies and/or consumer organisations, are granted legal standing. National courts are bound to mutually respect the standing of EU wide registered qualified entities. Outside these clear-cut rules on the mutual recognition of standing, the Injunction Directive remains largely silent. The implementation into 28 Member States swiftly revealed the rather limited harmonising effect. The thesis investigates and explains how despite the legally approved diversity, the Injunction Directive contains the potential to turn diversity into convergence. The key to understanding the potential is the thesis of dualism of enforcement measures. Read together with the Annex the Injunction Directive establishes the deep interconnection between collective and individual enforcement, of substantive and procedural enforcement, of judicial and administrative enforcement. The different levels and means of enforcement should not be regarded separately but should always be looked at in their interplay, in their mutual institutional design and their mutual impact. Evidence for convergence can be found in the Invitel judgment of the ECJ and in the practice of consumer organisations via co-ordination actions across borders by which they overcome the boundaries of collective vs. individual or judicial vs. administrative enforcement. Regulation 2006/2004 re-adjusts the dualistic structure of enforcement in favour of public bodies and promotes convergence through para-legal means, through new modes of enforcement, through co-operation and co-ordination outside courts and in open interaction between administrative bodies, to which consumer organisations are admitted on approval only.